FUIR
52’ & 74’ | Versions française et sous-titrée anglaise | 4K
Fuir est tourné dans une maison pour femmes victimes de violence conjugale. C’est un film qui témoigne du courage de femmes qui pour la plupart témoignent à visage découvert. C’est une chronique avec ses hauts et ses bas, ses moments dramatiques et heureux, et au centre de laquelle se trouvent résidentes et intervenantes. L’action de Fuir se déroule sur plus de trois mois et nomme les blessures immenses des femmes violentées et la grande générosité de celles qui tentent de les réparer.
Un film de Carole Laganière · Produit par Nathalie Barton
Monde
Intentions de la réalisatrice
Les journées que j'ai passées avec les résidentes et les intervenantes, les scènes que j'y ai tournées, sont parfois sombres, parfois lumineuses. Les récits de la violence subie, les doutes, les peurs quant à l'avenir sont certes au cœur du propos. Mais parallèlement à l'intensité de ces moments, il y a une vibration toute particulière dans cet endroit où les femmes se reconstruisent. De n'être pas seules à affronter leur passé crée une incroyable solidarité, des moments paisibles, joyeux même. Le fait de pouvoir "ventiler" (expression chouchou en relation d'aide!) avec les intervenantes et avec leurs consœurs permet aux femmes de redevenir celles qu'elles étaient avant les agressions. Cela leur donne l'élan pour renouer avec le bonheur.
Ce projet, je le porte depuis que j'ai commencé à faire des films. Une femme très proche de moi, quand j’étais au Cégep, s'est retrouvée sous la coupe d'un mari violent et manipulateur. Les maisons pour les femmes victimes de violence conjugale étaient rares à l'époque, j'ai réussi à la convaincre de se réfugier chez sa sœur, à la campagne. Mais sa sœur n'était pas une intervenante, elle n'avait pas d'outils pour aider mon amie à se rebâtir, et Sylvie a fini par retourner avec son mari. C'était une femme qui avait perdu sa mère très jeune, qui avait un grand vide affectif que son conjoint réussissait parfois à combler. J'ai appris récemment, en la retrouvant grâce à Facebook, qu’elle avait finalement quitté son conjoint violent et rencontré, à 40 ans, un homme doux, aimant, qui lui a permis de mettre un baume sur ses blessures.
Ce film, j'ai envie de le faire pour les Sylvie de ce monde. En espérant être un tout petit rouage qui leur permettra d'entrer dans la vie, enfin, la tête haute.
Carole Laganière – Réalisatrice
Après plusieurs œuvres primées en fiction (Le mouchoir de poche, Jour de congé et Aline), Carole Laganière se consacre principalement au documentaire, un genre qui lui permet de conjuguer préoccupations sociales et artistiques. En 2002 et 2003, avec La fiancée de la vie et Un toit, un violon, la lune, la cinéaste remporte coup sur coup le Prix du meilleur documentaire canadien aux Hots Docs de Toronto. Vues de l’est (2004), L’Est pour toujours (2010), puis Absences (2013), qui met notamment en scène la mère de la réalisatrice atteinte de la maladie d’Alzheimer, confirment la maturité d’une artiste au regard à la fois amoureux et incisif. En 2014, elle réalise et produit Des adieux, sur la fin de vie dans une maison de soins palliatifs puis Un printemps incertain, un court métrage fiction inspiré du film Des adieux, en 2015. En 2017, elle complète Quartiers sous tension sur le phénomène de la gentrification (prix Gémeaux de la meilleure réalisation 2018), puis enchaîne avec Sylvie à l'école, en 2018, le portrait d'une enseignante et de sa classe hors de l'ordinaire. L’année suivante, Carole Laganière s’immerge, avec le film Fuir, dans une maison pour femmes victimes de violence conjugale.
2011 L’EST POUR TOUJOURS
2010 PREMIÈRE ANNÉE
2004 VUES DE L’EST
2003 UN TOIT, UN VIOLON, LA LUNE (Hot Docs – Meilleur long métrage canadien)
2001 LA FIANCÉE DE LA VIE (Hot Docs – Meilleur moyen métrage canadien)
2021 FUIR
2018 SYLVIE À L'ÉCOLE
2017 QUARTIERS SOUS TENSION
2014 DES ADIEUX
2013 ABSENCES